Au Cameroun, et dans le département de la Menoua en particulier, le maraîchage est indispensable au développement local et aux objectifs fondamentaux de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale. En effet, au-delà de sa fonction d’approvisionnement des familles en produits frais, la grande majorité des ménages du département de la Menoua tirent leurs revenus monétaires de la production maraîchère et le maraîchage fait intervenir un nombre important d’intermédiaires dans la commercialisation et la transformation des produits procurant ainsi de nombreux emplois urbains et ruraux aux jeunes.

L’activité maraîchère n’est toutefois pas sans inconvénients sur les conditions de vie des producteur·ices et l’environnement des zones de production. En effet, elle est généralement caractérisée par une utilisation accrue et anarchique d’intrants agrochimiques de synthèse (principalement de pesticides) coûteux. Cette situation occasionne dans les systèmes agricoles de la région des risques à la fois pour la santé humaine et l’environnement. Ceux-ci incluent principalement : un impact négatif sur la santé du/de la producteur·ice et du/de la consommateur·ice ; la malnutrition des producteur·ices et de leurs familles ; la réduction de l’espérance de vie dans le Département, la destruction de la fertilité des sols ; la contamination des sols et de la nappe phréatique par les résidus de pesticides ; la disparition des semences ancestrales au profit des semences importées.

Face à ces réalités et conformément au souci de développement local durable dont il a toujours fait preuve, le GADD s’est fixé l’objectif de sensibiliser les producteur·ices du département de la Menoua sur les limites de l’agriculture conventionnelle et de positionner l’agriculture biologique comme mode de production
adapté aux préoccupations économiques, sociales et environnementales actuelles.

 

C’est dans ce contexte qu’une place de choix est accordée au développement des marchés locaux de produits issus de l’agriculture biologique. Afin de garantir aux acheteurs le statut biologique de la production des producteur·ices initié·es à la pratique de l’agriculture biologique, le GADD a décidé de se focaliser sur les Systèmes participatifs de garantie (SPG) au détriment de la certification par tiers qui est plus installée dans les pays où la production biologique est normalisée. Les raisons de cette décision sont les suivantes :

  • Les SPG sont des systèmes viables pour garantir aux consommateurs l’intégrité et la qualité biologique.
  • Les SPG sont complémentaires à la certification par tiers et sont adaptés aux marchés directs ou locaux et aux petits producteurs car ils engendrent moins de travail administratif et de coûts.
  • Les SPG mettent l’accent sur la participation active des acteurs, y compris les producteurs, les consommateurs et autres acteurs locaux dans le processus de certification.
  • Les SPG sont construits sur la base de confiance, de réseaux et d’échanges de connaissances.
  • Au Cameroun, même si certaines initiatives similaires aux SPG existent, le potentiel des SPG demeure sous exploité.

A ce jour, seul le SPG Etso Mbong, soutenu par le GADD, est reconnu par IFOAM-Organics International et est inclue parmi les SPG opérationnels dans le monde.